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Rencontre avec Paul Personne : Promo "Il était une fois la route" L'Est Républicain 14 fev.2007

Il était une fois Paul Personne : Le bluesman a ramené de deux ans et demi passés sur la route une foule d'images restituant beaucoup de sa vie.

Propos recueillis par Jean-Paul Germonville


J-P.G. :- Un quart de siècle d'aventure solo ne pouvait qu'aboutir à une telle réalisation !

P.P. : - Le temps passe et ce DVD constituait l'occasion de restituer plus de deux heures de concert. Musicalement, celui des Vieilles Charrues avait pu être frustrant pour certaines personnes et je corrige le tir. Nous avons travaillé pour « Il était une fois la route » avec quelques caméras, de petits moyens, en voyant les images, écoutant la « zique », j'ai compris que ça pouvait le faire, que des gens pouvaient être contents d'avoir ça. Voilà pourquoi c'est sorti sous cette forme.

- On peut parler d'un best of de vingt cinq années de création, de retour sur votre histoire.

- Le mot peut convenir... Ma set liste change, parce qu'à chaque concert je mélange les vieilles chansons un peu incontournables avec d'autres extraites d'albums plus récents. Si l'enregistrement avait eu lieu un an avant par exemple le contenu aurait été différent parce qu'il se passe toujours quelque chose, que je ne veux pas d'une expression statique, définitivement en place. J'improvise beaucoup.

- Le début est double, d'un côté acoustique, de l'autre avec le band donc électrique.

- J'aime les deux, passer par des cooleries absolues pour aller à l'opposé. C'est un peu comme dans l'existence, les envies sont multiples. J'aime brancher ma guitare dans les amplis, faire chialer un peu les notes, m'amuser avec les copains, faire des boeufs.

- Avant certains titres, vous les situez dans votre histoire. Pour « Comme un étranger », il est question de « carte de visite de première composition acceptée sur les radios ».

- Il figurait sur l'album « Exclusif », un six titres. C'était en 1983. Quand je pars en tournée, comme je l'expliquais, j'aime mélanger les morceaux, les faire bouger mais certains sont presque obligatoires et celui-là en fait partie. Je m'amuse simplement à changer les arrangements selon les musiciens avec lesquels je tourne, suivant le groupe. A la base, « Comme un étranger » était un peu jazzy plutôt piano, sax. Le tempo est resté le même mais sur le dernier tour les guitares, la pedal stell sont plus en avant. Quoi qu'il en soit, je trouve amusant de pouvoir jouer toute sa vie une mélodie un petit peu indémodable, une sorte de standard.


« Il faut bosser »

- Vous évoquez le jazz, il a fait partie de vos influences ?

- Au départ, il y a eu les groupes anglais. J'ai eu la chance d'être ado quand tous ces formations ont débarqué d'Angleterre... Les Beatles, les « Stones », Animals etc... Les Etats Unis sont arrivées derrière avec Dylan, Hendrix. J'ai commencé par la batterie et le jazz je l'ai plutôt découvert en rencontrant des musiciens. Après quand je suis venu à mon instrument actuel, je n'ai jamais essayé d'être un guitariste de jazz. J'en aime l'ambiance mais je suis resté toujours très rock'n roll, très blues. Je fais toujours la différence entre ce que je peux jouer et ce que j'aime écouter et qui est très éclectique.

- Vous êtes arrivé comment au blues ?

- J'ai pu mettre un nom sur cette musique là vers 66 - 67 quand un mec comme John Mayall a débarqué avec la réputation d'être le père du genre en Angleterre. Dans ses albums, il avait Eric Clapton, Peter Green, Mick Taylor. Je ne m'étais pas rendu compte combien les Rolling Stones, les Animals étaient influencés par le blues. Pour moi, c'était du rock et basta. J'ai découvert les albums de tas de types qu'on ne connaissait pas puis le blues noir américain qui reste une mine. Muddy Waters, BB King... tous ces noms légendaires.

- Ce type d'expression se prête à la langue française ?

- Un vrai challenge. L'Anglais swingue vachement. Quand un black américain parle, on le sent. Ici, nous avons une richesse incroyable mais les mots n'ont pas la même phonique. Des tas de gens ont prouvé le contraire. Et en écoutant Nougaro, par exemple, j'ai compris que c'était possible. Et puis une vraie libération est arrivée avec le groupe Téléphone. Il faut bosser, modifier des phrases sans perdre le sens pour que musicalement arriver à avoir le son, à balancer.

« Il était une fois la route », Paul Personne, XIII bis records.
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