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Rencontre avec Paul Personne Le 26 février 2004 à la laiterie de Strasbourg pour l'émission "Route 66" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Vous avez commencé la musique en étant batteur. Comment s’est produit le déclic de la six-cordes ?
Je pense que, parallèlement à la batterie, un pote m’avait passé une sorte de guitare classique espagnole dotée de cordes en métal et d’une action d’enfer (et hyper dure à jouer). Puis un copain m’a montré des accords… J’ai toujours été attiré par la guitare. Au départ, j’avais envie de jouer de la gratte. Quand j’avais mes onze piges, je m’étais fait ma fameuse guitare en carton avec un manche en bois et des élastoques pour faire le con devant la glace. Je voulais déjà être guitariste. Je jouais de la batterie par incidence ou par accident. Ma frangine (qui était musicienne) était arrivée à la maison accompagnée d’un batteur qui avait une super batterie jaune pailletée. Et puis voilà !

Après, je me suis retrouvé batteur, mais je jouais toujours de la gratte. Ça me servait à piquer des accords sur les Beatles, sur les Stones, les Kinks et tous ces groupes que j’écoutais. Puis pour faire mes premières compos à l’âge de 15 piges. Au bout d’un moment, j’en ai eu un peu marre. J’ai vraiment senti une attirance plus prononcée pour la gratte. Après sont arrivés évidemment Eric Clapton avec John Mayall, Peter Green, Hendrix et tout ça. J’ai ressenti un besoin plus mélodique. En tant que batteur, je chantais aussi, mais j’avais un manque. Donc, au bout d’un moment, je me suis barré en Angleterre où le marché de l’occasion était plus fourni qu’en France. Je me suis acheté une gratte et je me suis mis à la recherche de batteurs. Ça, c’a été une très longue route. Pas fastoche par contre.

Votre premier groupe, les Murbeats, c’était en tant que batteur, non ?
Il y a eu les Douglas, les Murbeats, les Taciturnes, l’Origine (premier contrat de maison de disques chez EMI), la Folle Entreprise... Dans la Folle Entreprise, je jouais de la batterie dans la plupart des titres, mais au milieu il y avait un passage acoustique (un peu à la Crosby, Still, Nash & Young) pour lequel j’était gratteux. Juste après la Folle Entreprise, j’ai arrêté la batterie.

Vos premières influences musicales, c’est le rock’n roll français des années soixante. Quel est votre rapport avec le rock’n roll aujourd’hui ?
Mes concerts se finissent souvent de manière assez rock’n roll. J’ai toujours cette passion en moi. Quand on est gosse, on assimile la musique différemment. J’ai eu la chance d’avoir cette richesse musicale à portée pendant les années soixante et au début soixante-dix. La musique ces années cinquante, comme Buddy Holly, Gene Vincent, Eddy Cochran, Elvis Presley... Tous ces gens-là m’ont forcément marqué à un moment ou un autre de ma vie. Ça reste dans un coin de ma mémoire, un bout d’influence parmi tant d’autres. Il y a effectivement le blues, mais aussi les pop songs. J’ai toujours aimé les mélodies. C’est bien pour cela que j’étais un fan des Beatles. J’aimait bien Wailey King, Stevie Wonder et des tas de gens qui faisaient des mélodies formidables. J’adorais Crosby, Still, Nash & Young. Je suis encore un inconditionnel de Neil Young.

Avec aussi la country d’un autre côté : autant je pouvais écouter le black qui faisait son blues (Muddy Waters et tout ça), cela me touchait et m’influençait mais en même temps, je pouvais écouter Hank Williams qui représentait le blues de l’homme blanc avec sa country music un peu déchirée et déchirante. En fin de compte, ce vieux rock’n roll a toujours fait partie de moi. Il y a toujours eu des « ça va rouler », des « j’veux pas descendre » et des titres comme ça qui ont complètement été emprunts à ce côté-là : Chuck Berry et consorts…

Plus récemment, vous avez collaboré avec des musiciens américains, sur l’album Patchwork électrique et la tournée qui suivait. Sur les deux derniers disques, vous revenez avec des grosses pointures françaises (Slim Batteux, Claude Langlois). Quelle a été la différence entre eux ?
Pour moi, c’était vraiment bien. A cette époque-là, on m’avait dit : « Pourquoi vas-tu chercher des ricains ? On a pas assez de bons zicos en France ? ». Si, mais le problème se posait de façon différente. J’avais vu Iggy sur scène avec Larry à la batterie et Al à la basse. Avec uniquement un guitariste en plus (Eric), c’était vachement bien ! J’ai senti que les mecs n’étaient pas dans le « hard métal ». C’était des gars dont la finesse me correspondait. Un jour, j’ai joué avec Larry pour un essai. Ce mec vient plus du jazz que d’un hard rock bizarre. Pareil quand j’avais écouté le dernier album de John Mellencamp dont le batteur m’avait accroché l’oreille : quel swing, quel son de caisse claire ! Idem pour l’album d’Eagle Eye Cherry avec Magnus à la batterie. J’avais trouvé ça bien ! Je me suis dit qu’il suffisait de les appeler.

Mon problème se posait de manière différente. Plutôt que de trouver un musicien français qui pourrais reproduire ce genre de « tournerie » que je voulais. Il faut les trouver, les mecs qui vont bien ensemble. C’est vrai que quand tu as une bonne basse/ batterie qui s’entends bien, c’est super !

Donc j’ai tenté l’histoire. J’ai appelé les gars par l’intermédiaire de la maison de disques et ils ont été ravis de venir. J’ai fait quelques jours de répétition avec Al et Larry, ça c’est hyper bien passé. Après, j’avais déjà prévu un casting de titres pour lesquels j’avais choisi qui allait jouer. Puis le batteur de John Mellencamp est arrivé de son Indiana profond, hyper content, un mec cool et tout ça ! En fin de compte, j’avais monté mon casting comme ça. Du coup, ensuite, j’ai fait une tournée acoustique dans les FNAC avec Harry et Al. Comme cela c’était très bien passé, ces musiciens, j’avais l’impression que c’était des potes que je connaissais depuis des années. Je leur ai demandé s’ils étaient OK pour faire la tournée électrique avec moi en automne. Ils ont fait : ouais, super et j’ai passé un temps vraiment excellent avec eux.

Par rapport à ce que tu me demandais, bien sûr que c’est enrichissant. Surtout parce qu’à chaque fois que je leur proposais de jouer sur tel et tel morceau, ils avaient cette culture-là. Pas besoin de leur expliquer que je voulais là un suffle, que là ça serait bien de jouer comme ça. Je leur faisais écouter une maquette, puis on répétait avec la gratte et ça sonnait tout de suite ! Il suffisait de leur expliquer la structure : tiens, avant le pont, tu peux peut être me faire une relance, un coup de cymbale… La plupart du temps, ça se faisait tout seul. C’est hyper agréable : on répète un titre une fois ou deux, puis l’ingénieur du son peut lancer Play/Record et on enregistre. Ça allait très vite, ce qui est très bien. On est en plein dans leur culture. Pas besoin de former des mecs à jouer à la Machin, à la Dugenou, ou à la Dugland ! Ils possèdent totalement ce genre de doses.
En même temps, j’ai été vachement content de faire ces deux albums avec des musiciens français, des mecs que j’aime bien. Là, je suis sur scène avec d’autres mecs et on a une super complicité. Tout est permis. Ce qui est important est d’arriver à faire ce que tu veux au moment où tu le sens.

Comment vous situez-vous par rapport à tous ces musiciens français tels Claude Langlois, qui font partie de la famille blues française ?
Je n’arrive pas à savoir si c’est une famille. Ce sont des mecs que je connais, des potes, ces gens que tu sites : Benoît Blue Boy, Patrick Verbeke ou Bill Deraime et tous les autres musiciens. Pas loin de chez moi, il y a ce club, le Caribou. Tous les jeudis, la tendance des groupes qui passent est plutôt blues-rock. A chaque fois, j’y rencontre de bons musiciens.

Mais je n’ai jamais essayé de m’incorporer à une quelconque famille. On m’a un peu mis porte-drapeau du blues en France. Alors que je n’ai jamais tenté d’être un porte-drapeau, un bluesman ou quoique se soit. Au début, ça fait plaisir mais à une époque, ça m’a même gêné. On a l’impression d’être catalogué et enfermé dans un cliché. Les gens peuvent aussi être déçus s’ils s’attendent à voir un vrai concert de blues.
Je me suis toujours senti libre de faire ce que j’avais envie de faire. Le jour où une ballade acoustique ou une mélodie me tombe sous les doigts, je ne vais pas la faire parce que ce n’est pas assez blues. Quelque part, je m’en fous. Je ne renie absolument pas cette influence blues qui est en moi. Ç’était une sorte de guide pour moi. Mais je ne veux pas y rester pour de bon. J’ai tendance à dire que je fais une musique bluesy, pas des standards de blues, pas que du Chicago blues. J’utilise ce genre de véhicule pour m’exprimer. Je ne suis pas un puriste. Maintenant, je ne renie rien du tout. Les gens qui me suivent depuis quelques années savent vers où je me ballade. Entre les ballades acoustiques et les mélodies, les rock’n roll endiablés et les blues un peu couinants… Ils savent à quoi s’attendre avec moi.

Maintenant, je trouve ça toujours aussi sympa. Comme dans " Coup d'Blues ", où j'ai invité Benoît Blue Boy à venir jouer de l'harmonica. Il m'a également fait deux textes de chanson. On s'est bien marrés car cela faisait longtemps qu'on ne s'était pas vus. Claude Langlois a fait pas mal de pedal steel sur les deux derniers albums. Pascal Mikaelian est venu jouer de l'harmonica… J'ai appelé des tas de gens qui sont venu participer par rapport à leurs compétences. Pas parce qu'ils viennent du blues. Quelque part, je m'en fous un peu. L'important dans la musique, c'est le résultat.

Par rapport à ces deux albums faussement appelés " acoustique"et " électrique" (pour moi il s'agit plus de folk et de blues/rock). Comment vas-tu les traduire sur scène ?
Je ne me pose pas trop de problèmes par rapport à ça. En plus, avec ma formation actuelle : basse, batterie plus un autre guitariste (ça faisait longtemps que je n'avais pas joué avec un guitariste), pedal steel guitar et Gloria qui fait les chœurs de temps en temps… J'ai pu piocher dans de vieilles chansons réarrangées différemment. Pour ce qui concerne les deux derniers albums, je reste plus ou moins proche de la manière dont je les ai faites. On y retrouve ce parfum-là, ce côté très acoustique et au bout d'un moment, ça se barre en électrique. Puis ça finit bien rock'n roll ! Voilà, je m'amuse avec ça.
Par contre je reprends de vieilles chansons, des vieux titres que j'ai remaniés de façon totalement différente et un peu inattendue. Lesquelles, tu verras !

Pendant ta tournée des FNAC, tu reprenais des morceaux des Stones et des Beatles pendant les balances en acoustique. Penses-tu nous réserver quelques surprises pendant cette tournée ?
Je ne sais absolument pas. C'est un truc qui peut sortir à un moment donné, mais vraiment au moment où on ne s'y attend pas. Si je sens le truc venir, je vais partir dans cette direction et les musiciens vont peut être se dire : " Qu'est-ce qu'il nous fait là ? " et ils vont plus ou moins suivre. Ça m'arrive comme ça de partir sur un trad de blues, quand le jour s'y prête. Sans que cela devienne obligatoire. Pareil avec la liste des chansons : j'essaye de la changer assez souvent. Je l'adapte par rapport au lieu. Si les gens sont assis tranquillement dans des fauteuils ou s'ils sont debout collés aux autres, je sais qu'il faut savoir varier. Je change, j'adapte et je tente de me surprendre moi-même aussi !

Faire un album de reprises comme le fait Eric Clapton, c'est un exercice qui te bancherait ?
On me l'a déjà demandé dans le courrier ou dans des chats comme l'autre jour. Il y avait ce genre de questions, tu vois. Je réponds en général que je ne suis pas anglo-saxon. Je sais jouer " Dust my Broom " ou " Hoochie Coochie Man ", " Little Red Roster " et des tas d'autres chansons. Clapton avait déjà signé " From the Craddle " qui suintait le blues dans tous les sens. Un disque fait uniquement de reprises et dédié à ses maîtres et idoles. C'est très dur pour moi de faire un truc pareil. Je pourrais me retrouver à faire comme les mecs dans les bars qui jouent " I've Got my Mojo Working ". Ça peut être sympa mais on trouve déjà tellement d'anglo-saxons qui font ça, et très bien. C'est pourquoi cela peut être périlleux. Jouer de temps à autre un petit morceau en anglais, c'est marrant. Par contre, y dédier un album complet …
C'est le problème d'être français et d'avoir subit (agréablement) une culture anglo-saxonne. C'est donc délicat. Reprendre des standards de chanson française, j'y avais pensé à une époque. En le faisant de façon bluesy, allant fouiner dans une vieille cover de Johnny, Nougaro ou Piaf, traitée en blues ou avec un big band. Cette idée, je l'avait déjà mais sans la réaliser. Un jour, peut être… Mais faire des standards de blues noir américain, ce n'est pas évident. Clapton s'y est déjà collé de manière parfaite et plein de gens le font. Je ne vois pas l'intérêt, pour ma part, d'amener mes propres versions blues ou rock/blues de ces titres. Qu'est-ce que je pourrais apporter de plus au chmilbick ?

Le CD bonus nous a offert une belle surprise, avec la reprise de Gordon Lightfoot " Early Morning Rain". Comment est-ce venu ?
Un jour, Chicito, mon directeur artistique de chez Polydor, est venu pour faire un album hommage à Mr Eddy. Il avait branché des tas de gens pour enregistrer. Il m'a proposé de collaborer avec Stéphane Eicher. Why not ? Sur une chanson d'Eddy, ça pourrait être marrant. Il commence à me passer la totale d'Eddy Mitchell. Je ne voulais rien faire de connu, du style " Tu peux préparer le café noir ", " la route de Memphis ". Après quelques écoutes, j'avais du mal à trouver et Stéphane pareil. Un jour, j'entends cette chanson, traitée de manière totalement différente par rapport à ma version. J'ai proposée à Stéphane car on y retrouvait les accords à la Dylan comme on aime bien tous les deux. Je l'ai travaillée de mon côté sur un petit quatre pistes sur lequel je fais mes brouillons. Une boîte à rythme, une basse, une gratte acoustique et la voix. Comme je n'avais pas assez de pistes, je traque sur un DAT, puis je recopie en deux pistes stéréo. Après, je rajoute une guitare trémolo, un harmonica, je ne me souviens plus très bien. J'ai envoyé le tout à Stéphane qu'il l'a trouvé génial. Du coup, j'avais pris cette version d'Eddy qui était vachement " up tempo ", avec Charly Mc Coy à l'harmo. J'en ai complètement dédoublé le tempo pour en faire une version limite rumba, très pagaillante et limite hawaïenne. On s'est donc retrouvés en studio pour achever le travail. Un violoniste a été appelé, Manu est venu jouer des percussions. Stéphane a insisté pour reprendre tous mes éléments de démo. Je voulais prendre un vrai bassiste mais finalement toutes ces pistes ont été conservées, la voix y compris. Sauf quelques coupures dans la voix pour que Stéphane puisse chanter. On a mixé le tout très vite et le disque… n'est jamais sorti !
A un moment donné, j'avais ce truc qui était resté en carafe. Je trouvais dommage que ce moment de vie reste dans les tiroirs. Je l'ai bien joué une fois avec Stéphane lors d'un concert " Sur le pont des artistes " à France Inter, dans un domaine très intimiste. Je trouvais marrant de donner aux gens ce plus. Comme le petit blues que j'ai intitulé " Bluesyment ", fabriqué tout seul à la maison sur mon quatre pistes. N'ayant pas Internet, je suis un peu préhistorique comme garçon. A part des chats, je ne communique pas trop avec les gens. C'était histoire de leur donner des petits bouts intimes que je n'ai pas trop l'occase de donner habituellement.

Tu as fait le bœuf avec Arthur Neilson, joué sur des albums de Popa Chubby et de Bervely Jo Scott. Comment ressens-tu le fait que des musiciens américains te tendent la perche ?
De toute manière, je pense qu'actuellement les barrières tombent. Les français sont maintenant décomplexés de cette sorte de domination anglo-saxonne qui existait quand on était gosses. C'étaient nos modèles. Il n'y avait que les disques anglo-saxons qui sonnaient. Nous, ça sonnait " à la française " et on flippait, car on voulait faire aussi bien qu'eux. A présent, le problème ne se pose plus. Que ça soit la nouvelle chanson française ou d'autres styles, on est français sans honte. Quand on croise des ricains pour jouer avec eux, ils se rendent compte qu'on n'est pas forcement des petits rigolos avec la baguette sous le bras, le camembert qui pue et le béret. On arrive aussi à avoir notre identité et à jouer le même style de musique. L'autre jour, j'ai joué avec Rab Mc Cullough et c'était excellent.

Tu continues à bricoler chez toi au quotidien, ou tu as des périodes d'inspiration ?
Ça arrive quand je ne m'y attends pas. Un jour, je prends ma gratte pour m'amuser. C'est toujours très ludique. J'ai une suite d'accords qui tombe, une mélodie ou un riff. Je mets ça sur mon petit magnéto à cassettes. J'emmagasine. Pareil pour les phrases. Ça vient comme ça. Après, quand je rentre en studio, il faut que je sente une envie pointer le bout de son nez. Tiens, j'ai des trucs à raconter. J'écoute alors les musiques que j'ai gardées, les mots que j'ai mis sur des bouts de papier ou racontés sur un dictaphone. Là, je bosse. Mais au départ, je ne bosse pas. Je laisse venir à moi. Parfois, il se passe un an, deux ans comme ça. J'emmagasine des tas de choses.

Qu'est-ce que tu écoutes actuellement ?
En ce moment, j'écoute le retour du rock garage : les Strippes, les Strokes, King of Leo … Mon fils m'a filé un album du groupe The Corral qui m'a vraiment botté. J'ai senti toutes ces influences Doors, Kinks. C'est très original, avec trois grattes et un peu psyché. Ça, c'est un truc que j'écoute pas mal. Hormis, évidement, les vieilleries que j'écoute toujours. Y a des jours dans ma bagnole où j'ai besoin d'écouter de vieux trucs. T'as le soleil qui descend, je rentre chez moi un peu à l'ouest et j'ai envie de me piquer un peu de nostalgie. Je me sors une vieille cassette avec des bons standards.


Propos recueillis par Jean-Luc et David BAERST en exclusivité

Retrouvez cette interview sur le site Route66 de Jean-Luc et David BAERST.
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